Aider les jeunes enfants à s’adapter après une catastrophe naturelle

Bien que chaque enfant réagisse au stress à sa façon, il y a toutefois des réactions communes chez les enfants à la suite d’une catastrophe naturelle qui perturbe la vie quotidienne. Les renseignements fournis dans cet article ont pour but de vous aider à comprendre et à atténuer les peurs de votre enfant.

 

Comprendre les peurs de votre enfant

Les enfants qui ont vécu l’expérience d’une catastrophe naturelle ont des peurs semblables à celles des adultes : ils craignent que l’événement se reproduise, d’être blessés ou qu’un membre de leur famille soit blessé et d’être séparés de leur famille. Ils peuvent aussi avoir des craintes fondées sur des idées fausses de ce qui est arrivé.

 

L’importance de la sécurité et de la routine

La routine familiale quotidienne est une grande source de réconfort pour les enfants – savoir où sont leurs effets personnels et connaître la routine des repas et du coucher. Si de jeunes enfants sont délogés du domicile familial à cause d’une catastrophe naturelle, ou encore s’il y a une panne d’électricité ou une pénurie d’eau, la perturbation des activités courantes peut être difficile pour eux. Même si la routine familiale est interrompue temporairement, il y a plusieurs choses que vous pouvez faire pour aider votre enfant à se sentir en sécurité, par exemple :

  •  Réassurez votre enfant en lui disant que vous êtes là pour le protéger. Rappelez-lui que votre famille est maintenant en sécurité et que vous ferez tout votre possible pour le rester.
  • Réassurez votre enfant par le contact physique. Donnez-lui des câlins, assoyez-vous tout près pour lire un livre ensemble, prolongez la routine du coucher pour que votre enfant se sente de nouveau en sécurité.
  • Si possible, donnez à votre enfant un jouet réconfortant ou quelque chose qui vous appartient (un foulard, une photo ou une note personnalisée). Votre enfant peut avoir peur d’être séparé de vous. Il sera rassuré d’avoir quelque chose de vous.
  • Soyez disponible le plus possible pour parler à votre enfant et le réconforter. Le fait d’être patient, aimant et compréhensif envers votre enfant l’aidera beaucoup après un traumatisme.
  • Si la routine de votre enfant est perturbée, rappelez-lui que c’est temporaire. Vous devrez probablement lui répéter ceci plusieurs fois, car il se peut que votre enfant ait besoin d’être constamment rassuré. Lorsqu’un enfant est stressé et que sa routine quotidienne est perturbée, il faut du temps pour absorber de l’information.

 

Aider votre enfant

Une communication ouverte et réfléchie aura pour effet de réconforter et rassurer votre enfant. Voici quelques conseils utiles :

  • Demandez à votre enfant ce qu’il pense qu’il s’est passé. S’il a de fausses idées, aidez-le à mieux comprendre. Et si votre enfant connaît des détails véridiques bouleversants, ne les niez pas. Écoutez-le attentivement et parlez-lui au sujet de ses peurs.
  • Aidez votre enfant à parler de l’événement et dites-lui que c’est normal de se sentir inquiet ou bouleversé. Écoutez-le bien pour saisir ce que votre enfant essaie de vous communiquer. Aidez les jeunes enfants en utilisant des mots comme « fâché » et « triste » pour exprimer ce qu’ils ressentent et dites-leur que ce sont des réactions normales.
  • Soyez patient quand votre enfant vous repose la même question. Les enfants utilisent souvent la répétition comme source de réconfort. Essayez de lui donner les mêmes réponses et renseignements.
  • Partagez ce qui préoccupe votre enfant et comment vous réagissez avec d’autres membres de votre famille. Si les personnes touchées par l’événement ont le même message, cela pourra aider à réconforter votre enfant.
  • Si votre enfant n’a pas envie de parler, demandez-lui de dessiner ce qui est arrivé et parlez-lui de son dessin.
  • Encouragez votre enfant à exprimer ce qu’il ressent avec des jouets ou des marionnettes. Ne vous en faites pas s’il est en colère ou s’il a des émotions violentes. Faites un jeu de rôle pour amorcer une conversation sur ses inquiétudes ou ses peurs.
  • Parlez à votre enfant de ce que vous ressentez, mais ne partagez vos sentiments d’anxiété et de frustration qu’avec d’autres adultes. Les enfants captent les émotions de leurs parents et auront tendance à avoir plus peur et à être plus désemparés si leurs parents semblent dépassés.
  • Protégez votre enfant des détails graphiques et des images bouleversantes divulgués par les médias. Cela ne fera qu’accroître l’anxiété de votre enfant et lui donner un trop-plein d’informations inappropriées pour son âge.
  • Ne donnez pas d’assurances et ne faites pas de promesses que vous ne pourrez peut-être pas tenir comme : « tout ira bien » ou « ça ne se produira plus jamais ». À long terme, il vaut mieux dire la vérité plutôt que de mentir à votre enfant ou de le décevoir.

 

Réactions courantes

Voici quelques réactions courantes attribuables à des événements traumatiques et des façons d’aider votre enfant :

  • Régression. Il se peut que beaucoup d’enfants régressent vers des comportements plus jeunes lorsqu’ils se sentaient entourés et en sécurité. De jeunes enfants peuvent, par exemple, recommencer à faire pipi au lit, vouloir boire à la bouteille ou avoir peur de rester seuls. Si votre enfant réagit de cette façon, il est important d’être patient et de le réconforter.
  • Se blâmer pour l’événement qui s’est produit. Les enfants de moins de 7 ou 8 ans ont tendance à penser que si quelque chose ne va pas, c’est de leur faute ‒ même si c’est totalement irrationnel pour un adulte. Faites comprendre à votre enfant qu’il n’a aucun blâme, qu’il ne peut pas causer un tel événement et que le fait de penser à quelque chose ne veut pas dire que cela va arriver.
  • Troubles du sommeil. Certains enfants ont de la difficulté à s’endormir. D’autres se réveillent souvent ou font des cauchemars. Si possible, à l’heure du coucher, donnez à votre enfant un animal en peluche, une couverture douce ou une lampe de poche. Essayez de passer plus de temps avec votre enfant dans la soirée; faites des activités calmes, lisez ou riez ensemble. Soyez patient. Il faudra peut-être un certain temps avant que votre enfant puisse de nouveau dormir toute une nuit.
  • Sentiment d’impuissance. L’impuissance est un sentiment pénible tant pour les adultes que les enfants. Écrire des lettres de remerciement aux personnes qui sont venues en aide à votre famille, aider à rebâtir votre communauté et prendre soin de d’autres personnes sont des moyens de reprendre espoir et contrôle.

 

Si les peurs de votre enfant persistent

Il arrive parfois que les peurs de votre enfant persistent bien au-delà de l’événement et que cela l’empêche de profiter de la vie. Voici certains signes avant-coureurs :

  • sommeil perturbé ou cauchemars fréquents
  • incontinence nocturne
  • peur de la noirceur, de montres imaginaires ou de personnes méchantes
  • peur d’aller à l’école, d’aller dehors ou de rester seul
  • sucer son pouce
  • anormalement tranquille, absence de réaction ou fatigue
  • anormalement agité ou agressif
  • besoin excessif de s’accrocher aux autres ou veut uniquement rester avec d’autres personnes
  • isolation excessive ou veut uniquement rester seul
  • peur que la même chose se reproduise
  • mange moins ou plus que d’habitude
  • veut ou mange beaucoup de sucreries

 

Si votre enfant a des problèmes de comportement qui persistent, y compris un des symptômes ci-dessus, il est important de consulter votre médecin de famille qui pourra vous orienter vers un professionnel en santé mentale pour obtenir de l’aide. Vous pouvez également faire appel à votre Programme d’aide aux employés ou au programme qui a fourni cette publication pour avoir accès à des ressources supplémentaires.

 

Ces renseignements sont fournis par Solutions Mieux-être (auparavant Morneau Shepell), le plus important fournisseur canadien de services d’aide aux employés et à leur famille et fournisseur du Programme d’aide aux membres (PAM) du CDSPI. Nous vous encourageons à visiter le site travailsantevie.com pour obtenir de plus amples renseignements. Les services offerts varient d’une région à l’autre. Les services du PAM sont entièrement confidentiels dans les limites prescrites par la loi.